Au cœur du Vieux-Terrebonne, le 1011 rue Saint-Louis possède son histoire bien à lui. Chapelle anglicane à structure de bois érigée en 1895, le bâtiment démontre du caractère par sa brique rouge foncée, ses vitraux colorés et ses pilastres venant marquer l'organisation intérieure du bâtiment, désormais reconfiguré en bureau d'architecture. Se déployant à l'avant de l'église plutôt que de manière recluse, l'agrandissement vient créer un endroit protégé, une entrée qui, en analogie avec l'usage original du bâtiment, devient un parvis animé, un endroit de rassemblement pour les employés et un lieu verdoyant qui encourage les échanges.

Formellement, la toiture de l'agrandissement à double pente n'est pas sans rappeler l'architecture religieuse passée et devient le miroir contemporain du bâtiment existant. L'ouverture du nouveau bâtiment sur la rivière des Mille-Îles est une opportunité qui fut écartée lors de la construction de la chapelle, vraisemblablement vu sa fonction,  mais qui ne manquera pas d'enrichir le présent projet par la qualité des vues qu'il procurera au fil des saisons. Dans le but de minimiser l'impact sur le bâtiment existant, la forme de l'agrandissement a été allongée par rapport au bâtiment existant et la jonction entre les deux bâtiments a été réduite à un simple passage vitré entre deux pilastres. L'idée étant de se distancer appréciablement de l'existant afin d'admirer sa composition et la richesse de ses détails, aussi bien à l'échelle de l'usager que du quartier.

Résolument de son époque, le charme anglican est mis à profit en opposition avec l'agrandissement contemporain dans une teinte plus claire et contrastante. Incontestable repère visuel depuis plus de cent ans sur la rue Saint-Louis, la brique rouge de la chapelle demeure la vedette, la seule brique rouge que l'on retrouve dans le projet est celle qui appartient à cette époque. L'ajout réalisé a pour but de mettre en lumière l'édifice existant en affichant des couleurs plus neutres visant une glorification du bâtiment conservé. Il n'a pas été question dans le concept de faire du faux vieux, le presbytère existant déjà, l'agrandissement se veut, comme en peinture, la toile neutre qui mettra de l'avant le patrimoine existant, la richesse de ses détails et l'histoire qu'il porte.

À ce propos, un revêtement métallique dans les teintes de gris clair a été choisi comme matériau principal pour l'agrandissement. Le gris clair provient de la coloration actuelle de la toiture de l'église. Au rez-de-chaussée, le revêtement métallique s'est assombri pour venir assoir la toiture, reprendre le rythme des fenêtres de la chapelle et souligner la teinte de la nouvelle entrée du bâtiment.

La présence marquée de murs rideaux au rez-de-chaussée admet un silence entre le passé et le présent tout en permettant, le soir venu, de mettre l'ancien en lumière. En effet, la cuisine vitrée le soir venu agit comme une lanterne, permettant de mettre en lumière les détails architecturaux caractérisant la façade principale de la chapelle et le travail des artisans d'hier. À l'étage, le bandeau de fenêtres de l'agrandissement souligne de façon moderne la corniche de la toiture existante.

Le bois clair de parement et de structure a été choisi en opposition au bois foncé qui compose chaque détail intérieur du bâtiment existant. Ce projet, tout en opposition, comprend un côté sombre et un côté clair, une dualité riche qui nourrira son milieu de vie et marquera le paysage par une sensibilité au patrimoine et la volonté de fournir des espaces lumineux et stimulants aux usagers.